Secourisme en régions isolées : formé pour mieux réagir
Touring
oct 31, 2022

Secourisme en régions isolées : formé pour mieux réagir

Sortir des sentiers battus comporte son lot de risques. Peu importe la gravité, un accident est vite arrivé. Savoir intervenir lors d’une situation d’urgence peut vous éviter bien des ennuis, parfois sauver la vie. Voici une exploration des formations de secourisme en régions isolées.

Élisabeth
Élisabeth
Rédactrice Oberson

Un somptueux 30 centimètres de neige est tombé sur la montagne pendant la nuit. C’est le matin idéal pour la skinusite! Un ami tout aussi enrhumé que vous décide de vous accompagner pour la journée. Vous optez pour un domaine skiable le plus près de chez vous plutôt qu’une sortie de touring afin de profiter de cette poudreuse fraîche. Première descente, votre ami chute et se blesse gravement. Par chance, vous êtes en terrain patrouillé. Fiou!

En observant toutes les manœuvres des patrouilleurs lors d’une situation d’urgence, vous imaginez ce qui serait arrivé si vous aviez décidé de vous rendre dans l’arrière-pays aujourd’hui. Quelle aurait été votre réaction pour lui venir en aide? Si spontanément votre réponse est : aucune idée!, le moment est peut-être venu de suivre une formation de secourisme en régions isolées.

Une intervention d’urgence hors d’un milieu urbain est beaucoup plus complexe. Son protocole diffère entre autres à cause de l’environnement hostile dans lequel l’accident se produit. SIRIUSMEDx, entreprise québécoise spécialisée dans les formations de secourisme en régions isolées, définit ce type d’environnement comme toutes région qui est située à l’extérieur d’une zone qui serait normalement couverte par un service médical ou ambulancier. Si la notion de temps est utilisée, il est aussi question de se retrouver à plus de 30 minutes d’accès par une route présentant des conditions routières normales. Comme le mentionne SIRIUSMEDx: là où le 911 n’existe pas!

 

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Situation d’urgence : milieux urbains vs. régions isolées

Ce qui différencie une intervention d’urgence en milieu urbain que d’en milieu éloigné est d’abord le type de soin prodigué à la victime qui sera de plus longue durée, ensuite l’environnement et finalement les ressources disponibles autant matérielle qu’humaine. En effet, une intervention en région isolée présente bien des défis et peut s’étaler sur plusieurs heures voire jours selon le territoire et son accessibilité. Yannick Sisla directeur au développement des affaires chez SIRIUSMEDx, mentionne « qu’un accident ou une condition médicale peut toujours arriver lors de la pratique d’une activité. Mieux vaut être prêt à intervenir, s’outiller pour savoir comment intervenir et acquérir les notions adéquates ». Avec la montée en popularité des activités de plein air depuis la pandémie, une formation de secourisme en régions isolées est plus que pertinente.

Peu importe le sport de plein air, dès que sa pratique est le moindrement éloignée de la ville il est essentiel d’avoir les bonnes compétences et pas seulement des connaissances. Yannick Sisla, affirme « qu’une formation donne beaucoup de confiance parce que les gens vont savoir quoi faire en situation d’urgence et comment le faire. C’est rassurant! » Les différentes formations permettent également une meilleure préparation lors d’une sortie en environnement éloigné.

 

Les trois niveaux de formation de secourisme : 20h, 40h et 80h

Trois cours de secourisme sont offerts pour répondre aux différents besoins, soit 20 h de secourisme en régions isolées, 40 h de secourisme avancé en régions isolées, et le premier intervenant en régions isolées de 80 h. Les trois formations ne requièrent aucun prérequis. Elles peuvent être utiles autant dans un contexte de plein air que de de travail sur de sites plus reclus.

La première formation de 20 h, la plus accessible, donne des bases essentielles aux pratiquants du plein air ainsi qu’aux travailleurs afin de se débrouiller et pouvoir agir dans des situations médicales de base. La deuxième totalisant 40 heures de formation, fait partie des standards de l’industrie des guides de plein air au Québec. Ce cours plus avancé aborde le leadership en situation d’urgence ainsi que des soins plus poussés que ce qui est enseigné lors du 20 h. Il s’adresse à des guides, mais aussi des pratiquants qui encadrent des groupes, des professeurs et même ceux qui veulent développer leur leadership en secourisme au sein d’un groupe d’amis. Il est le plus populaire des trois.

La dernière, la formation de premier intervenant, s’adresse à des équipes de sauvetage, des policiers, des pompiers et certains guides qui naviguent sur des terrains très éloignés qui nécessiteraient des soins de plus longue durée. Cette formation permet une maîtrise des connaissances et des habiletés. Elle est le standard pour les guides de plein air dans l’Ouest canadien.

 

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Augmentation des évacuations

Les différents cours offerts permettent aussi d’être mieux préparé pour partir à l’aventure sur des terrains non-patrouillés comme il est souvent le cas en touring. Depuis le début de la pandémie, Éliane Provost, directrice au développement des affaires chez Airmédic a noté une forte augmentation de la demande d’évacuation en milieu isolé. Cette croissance s’explique par l’engouement pour le plein air et une moins bonne préparation en fonction du secteur d’activité.

Même si le risque zéro n’existe pas, avoir les bons outils de formation peuvent changer le cours de votre aventure en plein air. De plus, planifier est le mot d’ordre. Équipez-vous adéquatement selon la durée de la sortie et le nombre de participants qui seront présents. Informez-vous à savoir si le réseau cellulaire est actif ou non. Surveillez la météo et vérifiez quels sont les services d’urgence locaux et jusqu’à quel endroit ils peuvent vous venir en aide. Votre prochaine journée de skinusite sera encore mieux planifiée.

 

Les essentiels pour partir explorer l’arrière-pays

  • Trousse de premiers soins adaptée au groupe et à la durée de la sortie (connaissez et sachez utiliser son contenu. Vérifiez-le régulièrement.)

  • Un moyen de communication selon le territoire (réseau cellulaire ou non?)

  • Toile abris ou bivouac

  • Moyen pour avoir de l’eau propre à la consommation comme un brûleur en faisant fondre de la neige et ensuite bouillir. Cela permet de s’hydrater, nettoyer une plaie ou réchauffer une victime.

  • Des vêtements supplémentaires pour garder la chaleur autant de la victime que de l’intervenant

  • Lampe frontale

  • Couteau

  • Matelas de sol pour isoler la victime (pour réaliser le fameux burrito de secours. Ah! Vous voulez savoir ce que c’est? Inscrivez-vous à une formation!)

 

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